Parce que de mon humble place, je ne peux rien faire à part utiliser mes mots, ces mêmes mots qui ont fait des morts aujourd’hui. Parce que je n’ai pas l’habitude de le faire mais aujourd’hui je prends ma plume. Parce que face à la violence, les mots, les paroles et les dessins resteront les meilleures armes au monde. Parce que si chaque personne, aussi humble soit-elle, publie un message, alors la liberté vaincra.
Parce que mon pays pleure. 12 morts. 66 millions de blessés. Mon pays pleure cette liberté tant chérie. Liberté, égalité, fraternité. Déjà une victime, laquelle suivra ?
Parce que nous avons lutté pendant des siècles pour la liberté d’expression et d’opinion et qu’aujourd’hui encore cette liberté est remise en question. Parce qu’aujourd’hui encore nous devons lutter pour les droits fondamentaux de chaque être humain, de France ou d’ailleurs.
Parce que nous sommes tous égaux. Hommes ou femmes, enfants ou vieillards, catholiques ou musulmans, bouddhistes ou athées, blancs ou noirs, français ou étrangers, hétéro ou homo, sdf ou patrons, de droite ou de gauche, avec ou sans opinion, nous sommes tous égaux.
Parce que nous sommes tous frères. Parce que la religion devrait nous unir au lieu de nous diviser. Parce qu’aujourd’hui encore on tue au nom de Dieu. Parce que la religion diffuse un message de paix, d’amour et de fraternité et que trop souvent encore ce message est bafoué, piétiné, écrasé dans le sang.
Parce qu’on ne répond pas à un dessin par la violence. Parce qu’on ne répond pas au stylo et au papier par des armes automatiques. Parce que c’est l’encre qui doit couler, pas le sang. Parce que la violence ne résout rien et ne résoudra jamais rien.
Parce qu’aujourd’hui, ce n’est pas seulement Charlie Hebdo qui a été attaqué, ce n’est pas seulement la France qui a été attaqué, non, c’est la liberté qui a été attaqué. La liberté du monde entier. Parce qu’on tue encore pour un dessin.
Parce qu’aujourd’hui je verse des larmes sur mes idéaux brisés. Des larmes de sang. Parce qu’aujourd’hui encore l’injustice et la haine ont parlé. Parce qu’une fois encore les armes ont été plus fortes que les mots. Parce que ma liberté a mal. Parce que ma foi en la tolérance a mal.
Parce que cet acte ne doit pas favoriser la haine et le racisme. Parce que nous devons défendre la liberté, mais aussi le respect, la tolérance et la reconnaissance de l’autre. Dans les deux sens. Parce que nous devons nous unir au lieu de nous diviser. Parce que nous devons nous renforcer au lieu de nous affaiblir.
Parce que le combat n’est pas encore gagné.
Parce que j’ai envie de pleurer, de crier, de ne rien voir, de me révolter, de me battre, de ne pas oublier.
Parce que je suis Charlie. Parce que nous sommes tous Charlie.